Pour bien comprendre
L’épaule est l’articulation la plus mobile du corps humain.
L’articulation gléno-humérale qui est la principale composante de ce complexe articulaire a ainsi une capsule lâche permettant des mouvements amples.
La capsulite rétractile correspond à une Inflammation avec fibrose et rétraction progressive de cette capsule articulaire aboutissant à une raideur de l’épaule. Les anglo-saxons vont parler de Frozen Shoulder.
La capsulite est assez fréquente entre 40 et 60 ans et peut toucher de 2 à 5 % de la population générale.
Elle est le plus souvent dite primitive c’est à dire sans raison connue.
Mais on retrouve souvent des facteurs favorisants comme être une femme, avoir un diabète ou bien avoir déjà eu une capsulite controlatérale. Il n’existe pas de facteurs psychologiques évidents.
L’évolution se fait en 3 phases
Phase 1
Phase chaude et inflammatoire avec la douleur qui prédomine et l’apparition progressive de la raideur. Durée 3 mois en moyenne.
Phase 2
Phase froide ave la raideur qui prédomine et la douleur qui devient moins importante. Durée de 3 à 9 mois.
Phase 3
Phase de Récupération des amplitudes articulaires qui peut durer de 9 à 24 mois.
L’évolution totale peut durer de 12 à 36 mois.
A la phase froide, c’est la raideur qui prédomine avec une diminution de toutes les amplitudes actives et passives et notamment une atteinte précoce de la rotation latérale. On parle alors d’épaule gelée ou de Frozen Shoulder pour les anglo-saxons.
Les examens complémentaires sont simples (Radiographies + Echographie). Il sne vont rien mettre en évidence de particulier et ont pour seul objectif d’éliminer toutes autres causes de douleur. La capsulite rétractile reste un diagnostic d’élimination.
Le scanner et l’IRM ne sont pas nécessaires.
Le fait d’avoir des examens normaux est souvent frustrant pour le patient qui ne comprend pas pourquoi il a si mal.

Le traitement
Il n’y a pas de consensus à ce jour. Le niveau de preuve d’efficacité des différentes thérapeutiques reste faible
Les 2 objectifs du traitements sont de :
- Stopper la douleur
- Récupérer les amplitudes
Les 2 choses à ne pas faire sont :
- Ne jamais immobiliser
Au contraire, il faut continuer à utiliser le bras dans la vie quotidienne.
Aucun geste ni aucune activité n’est interdite.
La seule règle, c’est de respecter la douleur. - Ne pas opérer
Dans l’arsenal thérapeutiqumédical, on dispose :- Antalgiques classe 1 ou 2 +/- AINS.
- INFILTRATION C’est le plus intéressant.
Infiltration intra-articulaire de corticoïdes.
Elle sera d’autant plus efficace si elle est réalisée tôt.
Son unique objectif est de calmer la douleur pour raccourcir le délai de guérison. - La capsulo-distention c’est-à-dire l’injection en force de liquide pour distendre voir déchirer la capsule a un efficacité discutée et discutable.
- Thérapies par agents physiques (Ultrasons, courants électriques, laser…) n’ont pas d’efficacité prouvée.
- La kinésithérapie manuelle est la plus importante avec pour objectif la récupération des amplitudes articulaires (mobilisation passive, exercices supervisés).
- L’auto-rééducation est très importante avec apprentissage et surveillance par le kinésithérapeute.
Toutes les 2-3 heures.
Plus les exercices seront réalisés fréquemment, meilleure sera la récupération.

Les suites
Elle sera favorable mais prolongée de 12 à 18 mois le plus souvent, jusqu’à 36 mois parfois.
La récupération n’est pas toujours complète mais sera toujours fonctionnelle avec une gêne ou une raideur résiduelle minime.